Le thé

Allongé d’un nuage de lait ou d’un filet de citron, concocté avec divers arômes ou tout simplement nature, le thé jouit d’une réputation légendaire. Pleins feux sur ce breuvage considéré comme un véritable élixir de jouvence.


Fort prisé pour ses bienfaits et ses vertus, le thé a été découvert, selon la légende, par un moine bouddhiste qui, après s’être coupé les paupières pour ne pas sommeiller pendant la méditation, les aurait jetées au sol d’où serait né le fameux arbuste. D’autres attribuent sa découverte à l’empereur Shen Nong qui vécut il y a près de 5 000 ans. Alors que ce dernier se reposait en buvant de l’eau chaude, une feuille de théier sauvage serait tombée inopinément dans sa tasse. Toutefois, ce n’est qu’aux alentours du IIIe siècle que les manuscrits asiatiques le présentent comme une alternative au vin, que l’on buvait à l’époque au quotidien. Appréciée pour sa saveur astringente et rafraîchissante, cette infusion prendra donc, petit à petit, une place privilégiée sur les tables chinoises. Au VIe siècle, le Japon découvre la boisson à son tour, également par l’intermédiaire d’un moine bouddhiste qui la recommande pour favoriser la méditation. Le breuvage donne ainsi prétexte à des réunions mondaines et des concours de dégustations qui préfigurent la codification des us et coutumes relatives au chanoyu, la cérémonie du thé. Environ 400 ans plus tard, un jésuite portugais l’introduit en Europe. Peu à peu, son usage se répand à travers le continent et la popularité du fameux liquide ne cesse de croître. Des rituels quasi sacrés accompagnent bien vite sa préparation et sa consommation. En Grande-Bretagne, toutes les activités s’arrêtent à l’heure de l’incontournable five o’clock tea. Devenu rapidement une denrée précieuse et convoitée, il a même provoqué des guerres dont le but était de s’approprier, voire de briser, le monopole de son commerce, à une période où celui-ci s’avérait particulièrement lucratif...