La bière IPA


  • La bière IPA
    La bière IPA
    Modérément alcoolisée

L’India Pale Ale… Mais que vient faire l’Inde dans cette histoire? La légende raconte que le style IPA est créé, au XVIIIe siècle, par les Britanniques pendant la colonisation indienne. A cette époque, la traversée jusqu’en Inde, en bateau, pouvait prendre près de cinq mois. Alors, George Hodgson, l’un des principaux fournisseurs de bières de l’Empire, a eu l’idée d’y ajouter du sucre (pour en augmenter le degré d’alcool) et du houblon (antibactérien), pour les protéger des changements de température et de la prolifération des bactéries. Mythe mis à part, le brasseur Hodgson aurait plutôt fait un excellent coup de com’, inventant la formule de l’IPA, tout en lui créant une histoire de toutes pièces. D’autres bières, plus classiques, comme des Porters ou Pale Ale, résistent avec succès à la traversée vers l’Inde. Quoi qu’il en soit, l’India Pale Ale ne fera pas long feu dans l’Empire britannique. La taxation selon le degré d’alcool, à la fin du XVIIIe siècle, la pénalisera de facto, car plus fortement alcoolisée que ses consœurs. Elle tirera, plus tard, sa révérence et tombera dans l’oubli à la suite de la réquisition des céréales durant la Première Guerre mondiale. De l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis, entre la prohibition et une certaine germanophobie d’après-guerre, la situation brassicole n’est pas plus glorieuse: quelques grands groupes se partageant le marché avec un produit à bas coût et sans goût. En réaction à cette perte de repères du domaine, des microbrasseries américaines se créent et vont chercher différents styles de bières à l’étranger qu’ils interprètent, réinterprètent puis mélangent, dès les années 70. C’est le retour de la brasserie artisanale, notamment de l’India Pale Ale. Il faut dire que cette dernière, parmi d’autres, offre aux brasseurs une partition mille fois interprétables, grâce à sa technique de fabrication permettant de faire la part belle aux arômes. Le houblon n’est pas uniquement synonyme d’amertume mais d’arômes naturels insoupçonnés, tels que la groseille, la fraise, le thé vert, etc. Et il en existe plus de 500 types qui, en bouche, peuvent proposer des touches florales, des notes de caramel, des saveurs fruitées de mangue, de litchi, de pamplemousse, de mandarine ou encore de rhubarbe, des notes épicées et poivrées, une amertume très raisonnable ou extra puissante, qui ne durent pas ou qui persistent. Parmi cette grande famille, on distingue tout de même plusieurs sous-catégories selon les variétés de cette fleur vivace, de malt et de levures utilisés. Honneur aux inventeurs, l’English IPA, par rapport à sa version américaine, se dénote par un caractère moins houblonné, plus malté, qui propose les saveurs grillée, biscuitée, briochée et caramélisée. L’American IPA est donc résolument amère, brassée à partir de houblons américains au goût fruité d’agrumes. De manière anecdotique, on peut signaler que ces dernières sont divisées en deux sphères d’influences: les West Coast IPA, très houblonnées, et les East Coast IPA, plus classiques et plus proches de la source britannique. La troisième catégorie la plus connue se nomme l’Imperial IPA (appelée aussi Double IPA), plus puissante en amertume et en alcool que les deux signatures précédentes. Et la liste est loin d’être exhaustive tant cette bière fait des émules et se décuple à travers le monde en dizaines d’interprétations plus ou moins libres. Il existe ainsi l’Irish Pale Ale, blonde située entre la version américaine et anglaise, la Belgian IPA, brassée avec des houblons américains et des levures belges, généralement très pétillantes et fortes en alcool avec des arômes de banane, de clou de girofle et d’agrumes. La Black est confectionnée à base de malts rôtis lui conférant des notes torréfiées puissantes, la Red s’inspire de l’Irish Rel Ale et la White est à base de blé. Quant aux bières libanaises, elles se sont également prêtées au jeu de la révolution houblonnée avec des créations IPA. Alors? On goûte?

L’IMPERIAL FIZ

L’IMPERIAL FIZ

(pour 1 personne)


Créé par Joseph Akhavan, barman ayant remporté le Nikka Perfect Serve en 2011, pour le liquoriste Joseph Cartron, ce cocktail va vous procurer un affolement des papilles: des notes salées apportées par le carvi au piquant du gingembre, en passant par l’amertume délivrée par la bière. Pas d’inquiétude, testez, c’est d’ores et déjà approuvé. 


1 bière IPA

4½ cl de gin

1½ cl de syrah

1 cl d’Impérial Cartron Triple Orange au Cognac

2 cl de jus de citron jaune 

5 cl de sirop de sucre

5 graines de carvi concassées

2 petites tranches de gingembre

Glaçons

 

Dans un shaker rempli de glaçons, frappez le gin, le triple orange, le jus de citron et le sirop de sucre. Filtrez le tout dans un verre à bière, puis ajoutez quelques glaçons, la syrah et la bière. Mélangez délicatement et disposez les graines de carvi et les tranches de gingembre sur le cocktail. A votre santé.

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